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Laszlo Badet, couturière et cuisinière indépendante. De la couture à la cuisine conviviale, une éloge de la lenteur et du partage

Laszlo Badet dans son appartement au sommet du 11ème arrondissement de Paris.  

Laszlo porte un Cardigan en Molleton lait de coco. 

La grande pièce à vivre et l'immense tapis blanc occupant l'ensemble de la pièce à vivre. 

Le Monde de RÉUNI explore l'univers, le parcours et les points de vue d'artisans, d'artistes, d'entrepreneurs, de personnalités des industries créatives et culturelles qui contribuent à la préservation et à la valorisation des savoir-faire et qui influencent d'une manière ou d'une autre notre esthétique et notre art de vivre.


Nichée au sommet du 11e arrondissement, Laszlo Badet a eu l’œil pour aménager cet espace hors du commun où se mêlent lieu de vie et atelier de création.  


C’est dans cet intérieur quasi brut, aux murs blancs immaculés que s’unissent les passions de la jeune suisse. Entre son travail de couturière dans la très prestigieuse Maison Chanel et son activité de cuisinière, elle inscrit son temps sous le signe de la lenteur et du geste. Son fil conducteur tient à son envie de développer des imaginaires autour de l’artisanat. Et comme la création ne se vit pas seule, elle a récemment trouvé un moyen de communiquer sur son art de la convivialité.


À travers son compte Instagram @lacantinedelaszlo, elle prend plaisir à partager son intérieur où se réunissent ses amis autour d’une table et des plats cuisinés avec amour. Vêtue d’un tailleur Chanel et d’un tablier, à l'image de cette double vie qu’elle mène avec brio, elle nous emmène au cœur de ses créations de vie.


Retrouvez l’intégralité de l’interview sur toutes les plateformes d’écoute de podcasts, ainsi que la retranscription en bas de la page.

Vue sur Paris depuis l'appartement de Laszlo situé dans le 11e arrondissement. 

La cuisine où Laszlo passe une grande partie de son temps. 

Bonjour Laszlo Badet, pourrais-tu te présenter ?


Laszlo définit assez bien le type de personnage que je suis parce que c’est assez particulier. Je suis une jeune fille de 28 ans qui fait dix mille choses comme de la cuisine, de la couture (en même temps !).


Le monde intérieur…


Tu nous reçois chez toi. Pourrais-tu nous décrire cet endroit ?


C’est plutôt particulier comme environnement et même rare. On est à Belleville à Paris, dans un appartement des années 70 au 10 ͤ et dernier étage. Aujourd’hui il y a un peu de brouillard, mais il s’agit du meilleur jeu de devinette pour voir tous les monuments de Paris et se balader dans un immense Google Maps. C’est superbe. J’adore ce quartier.


Qu’est-ce que tu aimes particulièrement dans ce quartier ?


J’adore sa mixité et la culture food est incroyable. C’est quelque chose que je n’ai pas du tout connu en Suisse, là où j’ai grandi. Je vivais dans un patelin avec uniquement des vignerons. Quand je suis arrivée à Paris il y a dix ans, j’ai craqué pour ce quartier. Je n’avais pas encore la chance d’y vivre mais j’y allais tous les weekends. J’étais impressionnée par cette folie de choses qui vivaient, c’est vraiment une fourmillière, encore plus forte que d’autres quartiers.


Le tableau de la patineuse offert par son papa, qui lui rappelle la Suisse. 

L'atelier de couture de Laszlo. 

Parlons de ton parcours.

Je suis née à Lausanne en Suisse. Ce prénom particulier, Laszlo, m’a forgée. C’est un prénom masculin hongrois à l’origine. J’ai grandi dans la campagne Suisse au bord du lac, dans une famille de trois enfants. J’ai baigné dans une famille créative. Mon père est artiste peintre, c'est lui qui fait les tableaux qui sont dans mon appartement. Il a beaucoup peint quand on était petits. Ma maman était un modèle plus jeune. On est restés en Suisse toute notre enfance. De fil en aiguille, je savais que je voulais faire un métier manuel. 

Les études me plaisaient mais je savais que ce n’était pas là où j’allais m’épanouir. J’avais constamment besoin de faire quelque chose avec mes mains. 

J’ai donc été à l’École de Couture de Lausanne qui est une très ancienne école, j’ai eu la chance de connaître les anciens professeurs. Ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur les métiers manuels. Je suis venue à Paris et j’ai cherché un moyen de rentrer dans une maison de couture. J’ai été toquer à la porte de la Chambre Syndicale de Paris où il y avait une formation pour apprendre à travailler dans le domaine du luxe et de la retouche. J’ai été orienté chez Chanel en apprentissage pendant 9 mois. J’ai obtenu un CDD puis un CDI à la suite de l'alternance. Ça fait donc 8 ans que je travaille là-bas.

Qu’est-ce que tu aimes dans ce métier de couture ?

J’aime ce qui est lié au travail des matières, de développement, de recherches de savoir-faire, d’anciennes techniques, de nouvelles techniques… C’est très varié. C’est un travail passionnant et assidu. On est dans des petits ateliers avec une vingtaine de personnes, ça grouille, il y a une énergie qu’il faut garder, on est toutes très positives et passionnées. Il faut être patient, méticuleux, aimer recommencer les choses. 

La couture, c’est un métier de passion.

les outils de couture de Laszlo. 

La cuisine, la deuxième passion de Laszlo. 

Comment définis-tu ton autre activité ?

Je dirai cuisinière. Je suis cuisinière couturière (rires). 

C’est récent cet amour pour la cuisine ?

Non, j'ai eu la chance d’avoir une maman à la maison qui s’occupait de ma famille. Ma maman était attentionnée envers notre éducation, notre alimentation, nos activités, notre développement personnel. Et elle cuisinait tous les jours. On a toujours appris à faire plein de choses, il y avait ce côté créatif et libre. En Suisse, à l’école obligatoire (l’équivalent de l’école élémentaire en France), on a des cours de métiers manuels tout au long de notre scolarité. C'est quelque chose que je chéris dans mon enfance. On avait des cours de cuisine un jour par semaine où on apprenait toutes les bases dans de grandes salles très belles, avec de grandes tables. On faisait beaucoup d’aliments frits… des choses que je ne fais pas aujourd’hui mais ce sont des bases qui m’ont permis de me lancer.

Les étagères remplies de vaisselles collectionnées au fil du temps. 

Laszlo en train de vérifier la cuisson du délicieux bretzel qu'elle nous a préparé. 

Allons dans ta cuisine…On a commencé la préparation du bretzel, pourquoi ce choix de recette ?

C’est de la boulangerie et pourtant je ne suis pas boulangère. J’ai choisi de faire un bretzel pour Réuni parce que je trouvais qu’il y avait une symbolique à travers sa forme, ses nœuds, ses ronds. C’est entre un cœur et des bras qui s’enlacent et je trouvais que ça allait bien avec l’histoire de Réuni. C’est un bretzel du nouvel an et il y a une tresse qui vient se déposer sur un des ronds du bretzel. Cette recette a une histoire particulière. Un boulanger avait été emprisonné et le rois lui a passé commande de faire un pain où on pourrait voir trois fois le soleil à l’intérieur d'où la naissance du bretzel. Quand on offre un bretzel au Nouvel An en Alsace, on le déguste avec sa famille. C’est un grand bretzel de 40 centimètres à partager en famille.

Le Bretzel Réuni de Laszlo. 

La recette du Bretzel Réuni imaginé par Laszlo. 
J’ai l’impression que cette activité prend de plus en plus de place dans ta vie…

Oui c’est vrai…et j’adore ! J’aimerais bien que ça continue. La cuisine est venue comme ça, j’adore recevoir des amis à la maison depuis toujours. J’aime créer des ambiances, des décors… 

Je me retrouve beaucoup dans la cuisine car c’est un moyen d’exprimer ma créativité et en même temps de dire aux gens que je les aime. 

Les moments que je chéris le plus, c’est quand je suis avec mes amis autour d’une grande table, ça me rappelle quand j’étais avec ma famille autour d’une immense table qu’on avait à l’époque. Je cuisine tous les jours, je peux en faire pour moi toute seule, c’est là où je suis très créative contrairement à la couture où je suis focalisée sur le manuel et cet exercice du quotidien que j’adore mais je n’ai pas ce sens et ces pensées de développement. C’est différent.

Tu as un compte Instagram qui s’appelle @cantinelaszlo. Pourquoi le choix de ce média ?

C’est une amie qui a créé mon compte Instagram. Elle était souvent invitée à ma table, elle publiait elle-même les photos en s’occupant de la partie stratégie image et visuelle. Elle a toujours un avis qui compte. Je ne suis pas trop attirée par les réseaux, je ne me trouve pas à l’aise avec ce type de moyen de communication. Je n’ai pas grandis avec d’ordinateur à la maison donc c’est assez obsolète. Finalement ça a continué, pendant le confinement j’avais fait une cagnotte pour cuisiner pour les sans-abris. Il me fallait un réseau assez facile qui allait toucher tous mes amis et mon environnement proche. J’ai reçu une belle somme, j’ai cuisiné beaucoup de repas et j’avais envie de montrer ce que j’avais fait avec la participation de tous les gens donc j’ai utilisé ce média. J’ai publié des recettes, on m’a interviewée et je continue comme ça.

La préparation du café. Laszlo porte le Cardigan en molleton lait de coco. 

Le garde-manger. 

J’aimerais bien comprendre ton rapport au vêtement…

Mon armoire n’est pas si grande. J’ai toujours récupéré des vêtements de ma maman, il y a cette idée de transmission de vêtements qu’on aime et qui nous rappellent des souvenirs dont on prend soin. Mon métier de couturière parle beaucoup, tout le monde pense que je me fais des vêtements mais finalement je n’en fais pas tant que ça. Je couds pour d’autres personnes. Le vêtement, c’est plein de choses différentes chez moi. Je peux sortir du travail, être très chic en tailleur Chanel et rentrer le soir m’habiller tout en rose en style années 70 à la Paris Hilton. Je trouve que je n’ai pas beaucoup d’habits. Tout ce que j’ai, je l’ai chiné. J’ai des belles pièces Chanel et d’autres que j’ai refaite moi-même. Je n’ai pas vraiment de vestiaire de saison, j’assemble tout. 

Je garde mes vêtements jusqu’à ce qu’ils soient usés. Je les répare, je les reteinds. Quand j’ai une pièce que j’aime, je l’aime de tout mon cœur.


Si tu ne devais garder qu’une seule pièce ce serait laquelle ?

La robe Paco Rabanne qui m’a été offerte par mon copain. Je l’ai reçue à Noël dans une petite boîte et il a fallu que je la monte entièrement à la main. Paco Rabanne et Elle avait lancé une collaboration en 1993 (l’année de ma naissance) et vendaient des petites boîtes avec la pastille, les œillets et les instructions. On peut monter une robe, un top ou une jupe. Je n’ai pas encore créé de souvenir avec cette robe. J’ai dit de manière romantique à mon copain que ce serait la robe pour aller à la mairie. Elle est montée, elle attend la demande (rires). 
Le beau canapé en cuir dans le salon et les murs repeints en blanc. 

Jupe tailleur Chanel et tablier : l'uniforme de Laszlo. 

Parle-nous de l’esthétique de votre maison, ou plutôt de votre appartement. Est-ce qu’il vous ressemble ?

Oui, je vais rebondir sur le terme ‘maison’. Tu as tout à fait raison, on se sent vraiment dans une maison parce qu’on est posés sous le toit de cet immeuble. On ne voit même pas nos voisins.

Vous avez fait des travaux ?

Oui, on a repeint beaucoup de choses en blanc des fenêtres, des parois… Quand on est arrivés, on a été émerveillés par cette lumière. On adore les miroirs, l’inox, le blanc et les matériaux particuliers qui se reflètent. Dès qu’on fait des recherches pour un nouveau meuble ou même des ustensiles de cuisine, on a un peu nos matériaux fétiches.

Quels sont vos matériaux fétiches ?

On adore le beau bois, le cuir, les tissus… Des matériaux assez bruts et nobles. On a très peu de plastique et de couleurs.

Une sobriété heureuse…

Je ne sais pas si je pourrai dire sobre parce que je passe mon temps à enlever les éléments visuels qui pourraient être inutiles ou mal rangés. C’est toujours bien rangé chez moi. Ça doit venir de mes origines suisses. 

J’adore prendre soin d’un espace où on respire et on passe son temps.

Les tableaux qui parsèment les murs blancs. 
la grande table en bois et inox du salon et les chaises noires et blanches. 
Comment décrirais-tu ton bureau ?

Il est en pleine recherche. On souhaitait faire un bureau qu’on pouvait partager avec mon compagnon. On est assez fusionnels et on crée ensemble. Ce bureau fait tout le long de la pièce, face à la vue extérieure et qui baigne de lumière la journée, c’est magique. On va finir par mettre des rideaux occultants tellement il y a de lumière. On a cette longue planche qui peut être aménagée de plusieurs façons. On a trouvé de belles armoires USM Haller qu’on va disposer tout le long pour ranger les matériaux, les tissus et les appareils photos. 

Il y a pas mal de tableaux chez toi, notamment celui-ci ?

Avec un paysage suisse et une patineuse avec une robe rouge à l’intérieur d’une grande patinoire où tout le monde l’observe. C’est un peintre suisse qui l’a fait en 1933. Je l’ai reçu de mon papa. Il m’a toujours suivi au fil de mes déménagements. Il y a cette symbolique de la patineuse qui danse librement et qui est belle. Elle à l’air tellement heureuse, vivante et elle a de l’espace pour faire ce qu’elle veut.

Tu as quand même des livres de cuisine. Dans quelle mesure ils te sont utiles ?

Je m’en inspire. Je ne les suis pas trop, je fais parfois des mélanges. Peut-être que je ne suis pas très patiente en cuisine. J’ai des anciens livres comme la Suze gourmande qui est très axé sur le canton d’où je viens. J’ai aussi des livres sur la cuisine française et puis ceux de chefs que j’aime bien comme Yotam Ottolenghi. J’ai aussi des livres de décoration de grandes tables, de banquets, j’aime énormément la photo de cuisine un peu rétro. 
Le bureau-atelier en perpétuelle recherche. 
Le fauteuil fabriqué par le conjoint de Laszlo et le puzzle coucher de soleil, comme ceux vus par Laszlo tous les soir depuis chez elle. 
Quelles sont tes bonnes adresses de quartier ?

Allez à Terroir d’Avenir, c’est super. Ils ont une excellente boulangerie où ils font du bon pain, riche et gourmand. Ils ont aussi des petites brioches ce n’est pas là bas qu'il faut aller chercher son croissant, il faut être curieux. Juste en dessous ils ont la boucherie charcuterie, le primeur, la crèmerie et la fromagerie. C’est bon, bio, local, les gens sont chouettes, ils t'expliquent d’où viennent les produits et c’est ce qu’on veut aujourd’hui.
Je vais au marché rue des Pyrénées tous les dimanches. C’est mon marché préféré parce que j’ai mon fromager qui ramène des produits des quatre coins du monde et mon charcutier préféré. Ça peut faire mal à entendre mais je suis une grande fan des abats, je raffole de cervelles ou de boudins et mon charcutier. Ma grande adresse restaurant, c’est l’Orillon. On va souvent au Baratin. On aime bien le vin, on va souvent à la cave de Belleville, à la Liquiderie. Ce quartier est très vivant, ça change d’une rue à l’autre. Il faut être curieux ici.

Pour découvrir l’intégralité de l’interview retranscrite cliquez ici.

Retrouvez également l’interview sur toutes les plateformes d’écoute de podcasts.

Crédits photos RÉUNI.


Références :

La cantine de Laszlo Badet sur Instagram : https://www.instagram.com/cantinelaszlo/ 

Léonard Mechineau : https://www.instagram.com/leonardmechineau/ 

École de couture Lausanne : https://www.edlausanne.ch/stylisme-modelisme

Chambre Syndicale : https://www.ifmparis.fr/fr/opinion/decouvrez-l-ecole-de-la-chambre-syndicale-et-ses-programmes

Terroir d’Avenir : https://www.terroirs-avenir.fr 

Le Baratin : https://lefooding.com/restaurants/restaurant-le-baratin-paris-14 

L’Orillon : https://lefooding.com/restaurants/restaurant-l-orillon-bar-paris-8 

La Liquiderie : https://liquiderie.com  

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